Publié le 27 août 2024
Temps de lecture : 6 min
Projets
Publié le 27 août 2024
Temps de lecture : 6 min
Le site de la presqu’île de Pen Bron (44), vacant depuis 2017, s’apprête à vivre une nouvelle page de sa longue histoire sous la houlette de VINCI Immobilier. Explications.
Les informations clés
Un grand cordon sablonneux, bordé d’une forêt de cyprès, s’étire entre terre et océan, quelque part entre La Turballe et les marais salants de Guérande. Juste en face, il y a Le Croisic. Voilà Pen Bron, sans exagération l’un des sites naturels les plus majestueux du littoral de Loire-Atlantique (44). L’endroit est chargé d’histoire. Et l’histoire, ici, se conjugue au présent, grâce à VINCI Immobilier et un projet créatif de réhabilitation qui, d’ici 2030, va redonner vie à l’ensemble de la presqu’île. Le promoteur a en effet signé, en avril 2024, une promesse de vente avec les Œuvres de Pen-Bron, le propriétaire actuel du site.
Le projet de reconversion va redonner vie à un site laissé vacant depuis 2017. Et il a, comme objectif, de sublimer le patrimoine de la presqu’île de Pen Bron. « Le renouveau que nous allons insuffler à Pen Bron s’inscrit dans le respect absolu de l’histoire du site, ses bâtiments comme sa faune et sa flore, souligne Eric Boscherie, le directeur régional Bretagne-Pays-de-la-Loire et Centre-Val-de-Loire chez VINCI Immobilier. Ce qui nous anime, c’est le souci de préserver l’âme de cet endroit incroyablement riche et de mettre encore mieux en lumière ce lien unique qui le relie aux habitants de La Turballe ».
Ce qu’il va advenir de Pen Bron s’annonce comme un modèle de prise en compte de la question environnementale et sociale. « Cela doit être, pour nous, une vitrine de notre savoir-faire en la matière, explique Noël Féniès, directeur de programme principal chez VINCI Immobilier. C’est le projet d’une vie. Tout y est très atypique, que ce soit par le programme de réhabilitation en lui même que par la magnificence du site. Pen Bron, en plus d’être sublime, est aussi un endroit extraordinairement chargé émotionnellement. Le site a pendant longtemps accueilli un hôpital afin d’y soigner des enfants. C’est une longue histoire, importante, que nous prenons en considération. Notre programmation, s’inscrit dans cette lignée tout en concevant un lieu de vie du XXIe siècle. »
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A Pen Bron, il y a d’abord eu une conserverie de sardines, au début du XIXe siècle avant qu’un certain Hippolyte Pallu, inspecteur des Enfants-Assistés, n’y installe un sanatorium en 1887. C’est la pleine époque de l’hygiénisme. L’homme estime que l’air marin sera bénéfique aux enfants malades dont il s’occupe. L’hôpital, reconnu d’utilité publique dès 1893, se taille une réputation d’excellence. Le site s’agrandit et s’enrichit d’une chapelle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pen Bron est évacué de ses malades pour être occupé par des soldats allemands, qui le fortifient et en font une citadelle de leur système de défense du Mur de l’Atlantique. Mais dès l’après-guerre Pen Bron retrouve sa vocation sociale. Le site est à nouveau rénové et agrandi dans les années 1950, avant d’être transformé, en 1981, en centre de rééducation. Ne répondant plus aux exigences modernes d’accessibilité et de praticité, il est fermé en 2017 et, donc, laissé vacant depuis.
Or les bâtiments vides, a fortiori en bord d’océan, se dégradent rapidement. Il devenait urgent d’agir et c’est maintenant rendu possible par cette promesse de vente signée entre les Œuvres de Pen Bron et VINCI Immobilier. Des réunions avec toutes les parties prenantes, les partenaires mais aussi les citoyens ont déjà eu lieu et c’est dans le respect de l’engagement de concertation pris par l’Association que se déroule la réflexion sur l’avenir du site de Pen- Bron.
Ainsi, le 14 mai 2024, une réunion publique s’est déroulée à La Turballe, en présence de tous les acteur de l’opération, pour présenter le projet et répondre à toutes les questions que les habitants pouvaient se poser. « Plus de 400 personnes sont venues. Aucun sujet n’était tabou et tout s’est très bien passé. Il est légitime que la population locale se sente concernée par ce projet et ce que nous allons en faire. Nous étions là pour participer à lever les craintes et, pour nous, le dialogue est un facteur clé du succès. C’est pourquoi, d’ailleurs, pour le poursuivre, nous avons mise en ligne un site internet dédié, www.renouveau-pen-bron.fr », insiste Eric Boscherie.
Le site s’étend sur 100 hectares. Environ 90 d’entre eux, constitués de dunes et de forêts, vont être « sanctuarisés » et cédés au Conservatoire du littoral, pour en assurer la préservation. Les 10 hectares restants, avec 24 000 m² de bâti existant, vont être réhabilités. « Le mot est important, insiste Eric Boscherie. Il s’agit uniquement de réhabilitation. Nous ne construisons rien et tout notre projet est tourné vers un seul objectif : retrouver toute la beauté de l’architecture initiale pour encore mieux la mettre en valeur. C’est ainsi que nous allons démolir, pour mieux les renaturer, quelque 3 800 m² de bâtiments, issus d’agrandissements successifs et pas toujours heureux, comme ce qui a servi un temps d’école par exemple. »
Ainsi, plus de 180 arbres vont être plantés, tous évidemment choisis pour leur adéquation avec les écosystèmes locaux. Pour s’en assurer, VINCI Immobilier s’entoure de botanistes et de paysagistes spécialisés, qui s’appuient sur un immense travail de recensement de la faune et la flore présente sur le site. La biodiversité y est remarquable. Pour la flore, citons-le panicaut maritime, la renouée maritime ou encore le laiteron bulbeux. Quant à la faune, Pen Bron sert de lieu de reproduction et de nidification au gorgebleue à miroir, au chardonneret élégant ou au verdier d’Europe, comme il sert par exemple de site d’hivernage et de halte migratoire à la barge à queue noire islandaise.
Si la mixité est le maitre-mot pour la biodiversité, elle l’est également pour la programmation. La chapelle de Pen Bron, déjà désacralisée, sera conservée et gardera sa vocation culturelle et événementielle. Dans ce qui est aujourd’hui le carré de l’hôpital, sera demain installé un hôtel d’une centaine de chambres. A l’arrière, on trouvera des locations touristiques – une centaine d’hébergements– et, pour rappeler la dimension sociale et médicale de la presqu’île, une maison de répit sera réservée aux aidants et aux aidés. Il s’agit d’un lieu de vacances de court ou moyen séjour, permettant à l’aidant et la personne qui l’accompagne au quotidien de se ressourcer ensemble, se distraire dans un cadre relaxant, avec des animations et un encadrement spécialisé.
A la place de ce qui fut autrefois un hôtel se trouvera un écomusée, une salle de séminaire, quelques logements saisonniers et des commerces, une épicerie et un bar. « Nous voulons refaire de Pen Bron un endroit plein de vie, sans rien en dénaturer du charme qui s’y dégage. La force d’un site comme celui-là, c’est la quiétude, l’émotion et la sérénité qui vous saisit quand vous y pénétrez. Nous allons conserver tout cela », appuie Eric Boscherie.
Maintenant, une grande partie du travail préparatoire va consister à ausculter l’état des bâtiments. Dans quel état sont les murs et les planchers, les huisseries et les menuiseries ? L’autre élément clé tient à l’ouverture du site. Les locaux, depuis toujours, se sont appropriés la presqu’île de Pen Bron, pour en faire un lieu très connu de promenade. Que chacun se rassure : ce sera toujours le cas. Et cette dimension sera même renforcée puisque toutes les mobilités douces vont être privilégiées avec l’aménagement de parkings vélos et de pistes cyclables. Sans oublier, en plein accord avec la nature environnante, la création d’un parcours piéton de plus de trois kilomètres sur la presqu’île. Le signe, plus que jamais, que Pen Bron est appelé à être un lieu de convivialité et de partage. « J’ai rarement vu un projet aussi stimulant. Nous allons y exprimer ce que nous savons faire de mieux en matière de réhabilitation, à savoir révéler le bâti existant, sublimer le cadre qui l’entoure et mettre en lumière de nouveaux usages, tous basés sur les principes de l’éco-responsabilité, comme privilégier les mobilités douces, ou encore organiser la récupération des eaux de pluie », s’enthousiasme Noël Féniès.
Dans les prochains mois, après révision des PLU (Plan local d’urbanisme) et du Scot (Schéma de cohérence territorial), le permis de construire sera officiellement déposé. Les travaux devraient débuter courant 2026, pour une livraison prévisionnelle en 2030.