Publié le 02 nov 2022
Temps de lecture : 3 min
Projets
Publié le 02 nov 2022
Temps de lecture : 3 min
Après d’importants travaux de dépollution, plus de 500 logements et une zone d’activités économique vont être construits sur cette ancienne friche industrielle lyonnaise : le site des anciennes usines Fagor Brandt. Au programme : végétalisation, utilisation de matériaux durables et valorisation des mobilités douces.
Les habitants historiques du quartier Gerland, à Lyon, devraient rapidements’y faire : la silhouette massive des usines Fagor Brandt n’est plus. Après plusieurs tentatives de reprises avortées depuis les années 2000, la friche industrielle est restée sans vie. C’est en 2012 que le fonds d’investissement Gingko, spécialiste de la revalorisation durable des sites pollués, prend le relai. Objectif : faire de cette friche un modèle de « quartier nature », tout en l’intégrant dans l’urbain déjà existant. Un double défi auquel se sont attaqués VINCI Immobilier et BNP Paribas Real Estate, épaulés par la métropole de Lyon et plusieurs cabinets d’architectes, avec le projet Wellcome.
Plus de cinq cents logements et une zone d’activités
Suite au rachat, le fonds Gingko entreprend de lourds travaux de dépollution. « Après avoir désamianté et démoli les bâtiments, ils ont déblayé la terre jusqu’à cinq mètres de profondeur pour la traiter sur place et enlever les polluants » raconte Honoré Guillin, architecte au cabinet Leclerq associés, partie prenante du projet depuis ses débuts. Après plusieurs années de chantier, une fois le terrain assaini et désartificialisé en partie, le projet « Wellcome » est lancé.
Derrière ce nom se cache la construction de quatorze immeubles comprenant 526 logements du studio au cinq pièces, dont 330 en accession, 62 logements intermédiaires, 99 logements sociaux et 35 en bail réel solidaire (BSR). Soit un total de 42000 mètres carrés. Plusieurs espaces commerciaux en rez-de-chaussée ainsi qu’une crèche de 640 m² sont également prévus, participant à faire de ce nouveau quartier un lieu vivant et animé. «Nous allons garder les deux fonctions originelles du quartier, avec des commerces et des logements à l’ouest du site, et des activités économiques à l’est », précise Honoré Guillin.
En effet, aux logements viennent s’ajouter deux bâtiments d’activités, dont un de 10.000 m² qui vient d’être livré au grossiste alimentaire Métro, et un deuxième immeuble de 18.600 m², intitulé WeLink. « Vu l’ampleur du projet, c’est un véritable quartier qui est en train d’être créé », souligne Séverine de Joannes-Garaud, directrice territoriale chez VINCI Immobilier.
Une intégration dans la ville d’hier et de demain
Mais pas question pour autant de trop se démarquer du quartier populaire et industriel historique de Gerland. «Si le cœur d’îlot a fait l’objet d’une certaine liberté architecturale, avec notamment un immeuble de douze étages, nous avons travaillé pour garder l’esprit du faubourg auquel l’ensemble est attaché » explique Séverine de Joannes Garaud. « Nous voulions faire une architecture lyonnaise, pas une ZAC quelconque, complète Honoré Guillin. Nous nous sommes inscrits dans la continuité de la rue de Gerland, avec une colorimétrie des teintes et certaines inspirations architecturales lyonnaises ».
Le cœur de l’ensemble, lui, fera l’objet d’une abondante végétalisation. Ainsi, 35 % du site sera dédié à des espaces en pleine terre, où seront plantés quelques 200arbres – dont le premier a pris racine cette année. Les toits et les façades seront également végétalisés. « Parallèlement à son intégration dans le faubourg historique, le quartier viendra également se greffer sur le tracé d’une des futures allées végétales du quartier de Gerland », indique Honoré Guillin.
De la friche industrielle au modèle environnemental
Cette végétalisation, destinée entre autres à lutter contre les îlots de chaleur et à favoriser la biodiversité, est la marque la plus immédiatement visible de l’ambition environnementale du projet Wellcome. « Tous les logements ont une conception bioclimatique, avec un côté traversant et une double-orientation qui permet leur ventilation naturelle », poursuit Séverine de Johannes-Garaud. VINCI Immobilier a également fait le choix de privilégier, quand cela a été possible, l’emploi de matériaux durables. Du bois d’origine locale sera ainsi utilisé dans les ossatures et le bardage de certaines façades, mais également à l’intérieur des logements et dans les espaces extérieurs dont chaque appartement sera pourvu.
Enfin, l’ensemble est conçu pour favoriser la circulation et la mobilité douces en son sein. « Nous mettrons à disposition des habitants une flotte de 16 vélos électriques et musculaires, en autopartage, sur la première tranche » explique Marjorie Pontet, responsable de programmes chez VINCI Immobilier. La livraison des logements devrait s’effectuer entre 2024 et 2028, afin de parachever la transformation d’une friche industrielle en un quartier tourné à la fois vers la ville historique et vers la nature.