À Angers, ils vont vivre dans un immeuble arbre

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Arborescence a été pensé par VINCI Immobilier, l’agence angevine Crespy & Aumont et l’agence franco-singapourienne WY-TO Architects comme un immeuble en forme d’arbre (©Juan Cardona Arango Photographe)

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Si cela peut sembler fou, des habitants vont bel et bien vivre dans un arbre à Angers. Ou plutôt, dans un immeuble pensé comme arbre. Reportage sur « Arborescence » au cœur de la capitale du végétal.

    Les informations clés

  • Lauréat de l’appel à projets urbains innovants « Imagine Angers » en 2017, Arborescence a été imaginé comme un immeuble en forme d’arbre pour doter la ville la plus verte de France d’un totem.
  • Voué à se fondre dans la ville, Arborescence revêt une architecture inspirée par la nature ondulations des balcons, jardinières réalisées sur une longueur totale de plus d’un km… Plus de 4 000 plantes sont intégrées au bâtiment, du cœur d’îlot aux étages, dans les jardinières et jardins partagés suspendus.
  • Composé de 29 logements en accession, d’une résidence seniors Ovelia de 94 logements et d’une crèche, Arborescence place également le lien social au cœur de ses attentions grâce à sa mixité d’usages. L’immeuble est doté de multiples lieux de rencontres et de partage, du rez-de-chaussée au cœur d’îlot aux étages supérieurs et jusqu’à son rooftop.

Lorsque la Ville d’Angers a lancé son appel à projets urbains innovants « Imagine Angers » en 2017, la consigne était claire : faire preuve de créativité pour apporter un nouveau visage à plusieurs quartiers, sans qu’ils ne perdent leur identité. Sur un site en bordure de la Maine, VINCI Immobilier, l’agence angevine Crespy & Aumont et l’agence franco-singapourienne WY-TO Architects projettent « un rêve d’enfant » raconte Éric Boscherie, directeur régional de Vinci Immobilier Bretagne – Pays de la Loire – Centre Val de Loire : « celui d’habiter un arbre ».


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Le concept de « l’immeuble arbre »

« Il y a peu d’exemples dans le monde », reconnaissent Jean-Pierre Crespy et Pauline Gaudry, les architectes du projet. Et il est vrai qu’hormis le « Bosco Verticale » de Stefano Boeri à Milan, inauguré en 2014, faisant figure de précurseur et rare exemple de projet aussi abouti pour sa symbiose entre la nature et la ville, réduisant la pollution, améliorant la qualité de l’air et fournissant des habitats pour la faune urbaine. Pourtant, le fait « d’habiter un arbre » occupe une place importante dans l’imaginaire collectif, alimenté notamment par les films d’animation et dessins animés dotés d’une dimension féérique.

« Au-delà du rêve, c’est un défi architectural et conceptuel », souligne Jean-Pierre Crespy. Le bâtiment offre notamment 19 rayons de courbures différentes. De même, les balcons ont été réalisés sur une longueur totale de plus d’un kilomètre avec 930 pièces d’1,20m.

(©Juan Cardona Arango Photographe)

Voué à se fondre dans la ville et sa nature, Arborescence revêt d’ailleurs une architecture inspirée par les concepts de biophilie et de biomimétisme. Ces concepts qui place la nature au coeur du bien être sont l’essence même d’Arborescence. Les ondulations de ses balcons, 19 rayons de courbures différentes, et jardinières, réalisées sur une longueur totale de plus d’un kilomètre avec 930 pièces, évoquent le mouvement du vent dans les feuilles. Le béton côtoie des lignes courbes et des formes végétales et laisse place au bois et ses teintes naturelles.

(©Juan Cardona Arango Photographe)

Presque intégralement végétalisé avec plus de 1 500 mètres carrés de verdure, en jardin, sur les balcons, en façade et en toitures, Arborescence révèle toute la technicité du jardin vertical en réponse à la densité de la ville. La végétalisation du programme s’inscrit dans la continuité même des corridors de biodiversité des espaces publics offrant ainsi à la faune un refuge en milieu urbain.. « Nous avons choisi des plantes locales, rustiques et résistantes au changement climatique en travaillant sur plusieurs strates : la strate herbacée, buissonnante, arbustive et arborée pour créer un véritable écosystème », explique Ewen Le Rouic, paysagiste du projet et directeur associé chez Moz Paysage.

Rapprocher les habitants entre eux et avec la nature

Arborescence est un signal mémorable pour la ville d’Angers, capitale horticole. Il incarne une architecture paysage qui relie harmonieusement la végétation à la ville. Il a été pensé autour d’un tronc permettant de desservir les différents espaces du bâtiment, interconnectés les uns aux autres et disposant de nombreux communs, tous végétalisés. Chaque niveau du bâtiment donne naissance à des typologies différentes. Chaque logement est unique. « C’est un projet véritablement intergénérationnel, se félicite Jean Pierre Crespy. On retrouve toutes les phases de la vie avec une crèche,  des logements familiaux et une résidence seniors mais aussi des espaces très spécifiques avec les rooftop et un gîte urbain disposant d’une vue  sur Angers ».

(©Juan Cardona Arango Photographe)

Au total, le projet comprend 123 logements dont 29 appartements haut de gamme et 94 pour la résidence seniors Ovelia. Chaque résident bénéficie de 3 arbres, 7 arbustes et 90 plantes, constituant ainsi un ilot de 4 000 plantes. « Arborescence, c’est une multitude d’espaces extérieurs avec énormément de communs », insiste Pauline Gaudry. À l’intérieur des logements, la géométrie fluide des espaces génère une sensation de réconfort, contrastant avec l’austérité des formes orthogonales traditionnelles. Fidèle à la démarche de VINCI Immobilier pour le logement de demain, l’immeuble est doté de nombreux lieux de rencontres et de partage, du rez-de-chaussée au cœur d’îlot, dans les étages supérieurs et en rooftop permettant aux publics très divers du bâtiment de se retrouver ou tout simplement de se croiser. Les seniors du quartier pourront même profiter du restaurant de la résidence senior Ovelia. Une intégration à la ville non seulement paysagère mais aussi pleinement humaine.

« L’une des inspirations d’Arborescence, c’est ce site, ce paysage, cette ville », conclut Pauline Gaudry. Il faut dire qu’Angers est la championne de France des villes vertes et caracole en tête du palmarès de l’Observatoire des villes vertes, créé par l’Unep – Les Entreprises du Paysage. Pour Éric Boscherie, « c’est un signal qui illustre parfaitement l’identité de la Ville ». Dans les collines boisées du Maine-et-Loire, Angers est aussi le premier pôle national de formation sur le végétal, avec plus de 100 formations dans ce domaine et compte plus de 5 000 emplois dans cette filière. Arborescence n’est peut-être que l’arbre qui révèle la forêt.