Aménager son logement : ce que veulent les Français

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La crise sanitaire et les confinements consécutifs ont fait évoluer les attentes de la majorité des Français pour aménager son logement. Du besoin de sécurité et d’intimité aux réponses apportées par des espaces partagés bien pensés en passant par la demande de personnalisation et d’évolutivité, portrait-robot du logement désiré par nos concitoyens.

    Les informations clés

  • Après deux années de pandémie et de confinements, la volonté des Français d’aménager un « logement cocon » s’est renforcée, en particulier en matière de sécurité et d’intimité selon Qualitel et l’Observatoire Société et Consommation.
  • Avoir accès à un espace extérieur fait désormais partie des caractéristiques incontournables du logement confortable pour les Français d’après CBRE.
  • Matériaux durables, conception bioclimatique, optimisation des consommations énergétiques… Les Français sont plus regardants sur tous les aspects permettant de rendre leur habitat vertueux.
  • La personnalisation et l’évolutivité sont identifiées comme des leviers pour pouvoir pratiquer plusieurs usages au sein de son logement. Le développement de potagers partagés ou de lieux mutualisés pour pratiquer le sport font également partie des pistes.

Avoir un habitat confortable, unique, rassurant et vertueux : telles sont les aspirations de la majorité des Français pour aménager son logement. Des attentes qui ne sont pas nouvelles mais qui ont été renforcées ces dernières années à la suite de la crise sanitaire.

Aménager son logement pour en faire un cocon

« Les deux années de pandémie, et les confinements qui sont allés de pair, ont revalorisé le logement cocon, avec des attentes plus fortes à son égard tant sur le plan affectif que fonctionnel », soulignait dès fin 2022 Brice Teinturier, directeur général délégué Ipsos, dans le baromètre Qualitel sur la recherche des Français en matière de logement. Un an plus tard, l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) révèle dans la dernière mouture de l’étude « Qualité de vie et transition écologique » que « vivre dans un logement où l’on se sent en sécurité et où l’on dispose d’intimité » est synonyme d’une vie réussie pour 89 % des sondés… autant que bénéficier de temps pour ses proches et sa famille (88 %).


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Aménager son logement pour qu’il soit confortable passe notamment par l’accès aux espaces extérieurs. Une tendance confirmée par une étude de CBRE réalisée en 2023, interrogeant les Français sur la manière dont ceux-ci souhaitent vivre, travailler et consommer dans le futur. Le prix de l’habitation n’arrive qu’à la deuxième place  des critères les plus importants pour le choix du logement de demain (48 % des Français interrogés), la première place revenant à la nécessité de disposer d’un extérieur, balcon, terrasse ou jardin (54 %). C’est même le critère qui a gagné le plus d’importance ces dernières années selon le conseil, la crise sanitaire et les confinements n’y étant pas étrangers. Une volonté de se rapprocher de la nature qui fait écho avec le troisième critère arrivant en tête des attentes des Français, l’éco-responsabilité.

Un logement synonyme de mode de vie sain et décarboné

Pour les Français interrogés par CBRE, avoir un logement vertueux passe par la durabilité des matériaux, tant pour son enveloppe, avec une ossature en bois ou du béton bas carbone, que pour l’ameublement, avec des matériaux respectueux de la santé et limitant la pollution de l’air intérieur. En outre, la conception bioclimatique est de plus en plus regardée. Elle passe par l’amélioration de la ventilation grâce à une architecture traversante, ou l’augmentation de la surface vitrée pour profiter de la chaleur du soleil (sous réserve d’avoir les équipements adaptés pour garantir le confort d’été pendant les canicules), afin de profiter des conditions offertes par la météo. L’optimisation des consommations en électricité, chauffage ou en eau, voire une autosuffisance avec la présence de panneaux solaires ou de cuves pour collecter les précipitations, est également l’une des aspirations majeures pour aménager son logement.

Ce dernier a également un impact sur le développement de la mobilité douce grâce à l’espace et aux services qu’il offre. Parmi les Français ne possédant pas de vélo, ils sont 87 % à ne pas souhaiter en acheter un selon le baromètre 2023 de Qualitel sur les nouveaux modes de vie… et l’une des raisons évoquées est le manque de place pour le ranger à leur domicile pour 20 % d’entre eux. Même constat pour les véhicules électriques : le manque de bornes de recharge au domicile ou à proximité se révèle être un frein à l’achat d’un véhicule électrique. Des freins qui sont levés dans les logements neufs, les espaces dédiés aux vélos et les bornes de recharge faisant désormais partie des équipements déployés dans les programmes. Et il n’y a pas qu’en matière de mobilité que le logement influe sur les nouveaux usages.

Personnalisation et espaces partagés, des réponses aux nouvelles attentes sur les usages

Le confinement nous a appris que notre habitation servait tout autant au loisir, qu’au sport ou au travail. L’étude CBRE confirme ainsi que la présence d’un lieu où travailler est un critère pour 35 % des Français interrogés tandis que Jean-Michel Woulkoff, président de l’Union des architectes (UNSFA), a indiqué à l’occasion de la présentation du baromètre 2023 de Qualitel : « Toute la filière du logement doit s’adapter à une nouvelle tendance : le besoin d’une construction qui permette de reconditionner plus facilement l’espace, en ajoutant une porte ou en reconfigurant la disposition des pièces, en fonction de l’évolution des usages d’un logement. » Le promoteur immobilier montpelliérain Urbat, filiale de VINCI Immobilier, vient justement de lancer un concept de logement modulable. « Nous nous affranchissons de la contrainte des murs porteurs grâce à l’utilisation du système poteau-poutre, explique Jean-Christophe Laurent, président d’Urbat, dans infos.trouver-un-logement-neuf.com. Ce procédé constructif permet de reposer la structure sur des poteaux situés en périphérie du bâtiment, libérant ainsi l’espace intérieur pour un aménagement flexible, uniquement composé de cloisons non porteuses. »

Certains espaces partagés dans les programmes immobiliers peuvent également répondre aux aspirations des Français quant à la convivialité, à condition que leur conception soit suffisamment modulable pour permettre aux futurs résidents d’en définir l’usage et que leur gestion soit assurée sur le long terme. Les potagers partagés et les lieux dédiés à la pratique du sport semblent privilégiés. Ces espaces ont aussi pour vertu de favoriser le lien social, mis à mal pendant la pandémie et les confinements. Aménager de manière optimale son logement ne se limite donc plus à son appartement ou sa maison.