Publié le 24 jan 2025
Temps de lecture : 7 min
Projets
Publié le 24 jan 2025
Temps de lecture : 7 min
Face au jardin des Géants, l’ancien siège de la Métropole européenne de Lille n’est plus. Inauguré en 1969 sur une emprise foncière de trois hectares, il a été déconstruit mi-2024 pour laisser place à un nouvel écoquartier. Baptisé Lille Metropolitan Square, ce dernier est développé par VINCI Immobilier et BNP Paribas Real Estate. L’ensemble comprendra 87 000 m² de surface de plancher dont 18 000 m² de logements, 67 000 m² de bureaux – RTE a déjà signé une Vefa de 11 700 m2 pour son futur siège – et 2 000 m² de commerces et activités. Coup de projecteur sur ce futur quartier mixte qui réinterprète les codes architecturaux lillois.
Les informations clés
Dans la skyline du quartier d’affaires d’Euralille, le siège de la Métropole européenne de Lille (MEL) n’est plus. Au cœur de l’été dernier, cet édifice, dont le cœur a battu au rythme des décisions politiques locales pendant plus de 50 ans, a définitivement été déconstruit. Cet ancien bâtiment obsolète va laisser place à un écoquartier. « Cette décision de la MEL de quitter cette adresse s’est faite pour deux raisons, rembobine Philippe Clément, directeur territorial Hauts-de-France de VINCI Immobilier. La collectivité locale souhaitait renouveler son parc immobilier et regrouper l’ensemble de ses équipes dans un seul et même site, afin d’être plus efficient et sobre énergétiquement. » En 2018, la MEL opte donc pour un nouveau QG neuf, Le Biotope à Euralille 2. La même année, la métropole lance une consultation pour réinterpréter et transformer son ancien fief assis sur trois hectares.
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De ce concours, ce n’est pas un mais deux lauréats qui sont choisis à 50/50 : le tandem formé par VINCI Immobilier BNP Paribas Real Estate. « Encore aujourd’hui, le projet Lille Metropolitain Square représente la plus grande opportunité de créer un écoquartier mixte dans cette ville, apporte Agnès Joliot, directrice de programme chez VINCI Immobilier. Nous avons su faire la différence en déclinant un programme, doté d’une grande qualité architecturale, qui permet de recréer la ville sur la ville et de renaturer massivement un site urbanisé. » Pour Stéphane Desjobert, directeur général adjoint promotion immobilier d’entreprise chez BNP Paribas Real Estate, ce projet urbain fait sens « de par sa proximité immédiate avec les gares Lille Europe et Lille Flandre, et le quartier d’affaires Euralille. » Selon lui, « Lille Metropolitain Square va indéniablement renforcer l’attractivité de ce pôle économique situé au nord de l’Europe, entre Paris et Londres. » L’ex-siège de la MEL a été définitivement vendu au duo VINCI Immobilier/ BNP Paribas Real Estate en 2023, pour un montant de 95 M€.
Pensé comme quartier de ville et de vie, Lille Metropolitain Square a pour colonne vertébrale la mixité. Ainsi, ce nouvel écoquartier s’élancera sur 87 000 m2 de surface plancher – dont 67 000 m2 de bureaux et 280 logements (18 000 m2) et 2 000 m2 de commerces et activités en pied d’immeuble. « Avec ce triptyque bureau/logement/commerces, nous cochons les cases du concept de la ville du quart d’heure », appuie Agnès Joliot. Toutefois, en six ans de projet, Lille Metropolitan Square a quelque peu évolué sans dénaturer les institutions de départ. Les principales raisons ? La crise sanitaire, la remontée brutale des taux en 2022 et la hausse des prix des matières premières à la suite de la guerre en Ukraine. L’équation économique du volet résidentiel a ainsi été retravaillée : « tout en respectant le cadre imposé par la ville de Lille, nous avons choisi d’augmenter le nombre de logements libres, tout en réduisant légèrement ceux en bail réel solidaire (BRS) et en gardant la même quote-part de logements sociaux », précise Philippe Clément.
Sur le front du bureau – une classe d’actif challengée depuis la Covid 19 –, VINCI Immobilier et BNP Paribas Real Estate se sont adaptés aux nouvelles consommations de mètres carrés perceptibles en région. « Parce que les entreprises consomment moins de surfaces qu’avant 2020, notamment avec la montée en puissance du télétravail, nous avons opté pour diviser plusieurs immeubles de taille variable à la commercialisation », confirme Stéphane Desjobert. De facto, ce ne sont pas un mais plusieurs locataires qui sont attendus dans la plupart des édifices tertiaires – lesquels sont divisibles aussi bien verticalement qu’horizontalement à l’instar des 25 000 m2 de l’immeuble proue du projet. Dans un marché de bureaux à la baisse depuis deux ans, la commercialisation Lille Metropolitan Square s’avère plus longue que prévu. « Les entreprises à la recherche de surfaces neuves regardent automatiquement notre projet par et pour sa centralité, abonde Agnès Joliot. Avec une attractivité commerciale très forte, des prospects devraient confirmer leur intérêt dans les prochains mois. »
Pas plus tard que l’an dernier, le tandem VINCI Immobilier/BNP Paribas Real Estate a signé la première vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) de cet écoquartier lillois, avec RTE sur un actif de 11 700 mètres carrés. « Le gérant de réseaux a fait un choix rationnel en se positionnant sur Lille Metropolitan Square et sa centralité, poursuit Stéphane Desjobert. RTE va pouvoir réunir, dès fin 2025, 500 collaborateurs installés sur plusieurs sites dans un édifice décloisonné et à la pointe de l’efficacité énergétique. » Ce nouveau bâtiment revêtu de brique et imaginé pour RTE dans les Hauts-de-France se veut exemplaire sur le volet environnemental. En outre, cet actif sera l’un des premiers bâtiments de RTE conçu et construit selon la RE2020. « Au sein de ce nouveau siège régional (…), nos salariés travailleront sur la conception du réseau de demain et d’après-demain puisque Lil’Up, notre futur siège, héberge les études à horizon 2050 (…), apportait Xavier Piechaczyk, président de RTE, à la pose de la première pierre à l’automne 2023. En réaffirmant durablement notre implantation au cœur de la région, pionnière dans le développement des zones de décarbonation comme à Dunkerque, RTE s’inscrit dans sa mission d’accompagnement de la transition énergétique. »
Conçu par les cabinets d’architecture Manuelle Gautrand, Saison Menu & Associés et O architecture, cet écoquartier lillois prend racine entre les densités très élevée d’Euralille et les maisons en lotissement situées à La Madeleine. « Lille Metropolitan Square sera identifiable par sa densité raisonnée, son ouverture architecturale sur les quartiers alentours et sa connexion au Jardin des Géants et au Cimetière de l’Est », dépeint Philippe Clément. En l’occurrence, ce projet va réinterpréter les codes architecturaux de la capitale des Hauts-de-France avec l’utilisation de la brique. « Tout en déclinant des immeubles modernes, confortables et sobres énergétiquement, nous avons souhaité respecter l’ADN local, ajoute Agnès Joliot. Pour rappeler le passé industriel de Lille, tous les édifices dialogueront entre eux par l’utilisation de la brique avec différents coloris. » Un positionnement architectural qui permet de toute évidence de faire le lien entre le passé, le présent et l’avenir de la capitale des Flandres…
À l’heure de l’urgence climatique, la nature et la préservation de l’environnement possèdent une place singulière dans cet écoquartier. Sur les trois hectares du site – qui jadis était très minéral –, 8 000 m2 d’espaces paysagers seront créés, dont plus de 6 000 m2 en pleine terre. Dans le détail, 250 arbres sont projetés quand 30 d’entre eux sont préservés pendant les travaux. « Ce parti pris s’inscrit parfaitement dans la stratégie environnementale de VINCI Immobilier, qui vise à atteindre le zéro net d’artificialisation d’ici 2030 », pointe Agnès Joliot. Le réemploi d’un maximum de matériaux de l’ancien siège de la MEL est également mis en œuvre par R-USE pour les édifices de bureaux et logements. Plusieurs certifications et labellisations sont visées : HQE Bâtiment Durable, Breeam, Wired Score, NF HQE Habitat et Produit Biosourcé, E2C1 et Biodivercity Ready/Ready 2 Services. En matière de mobilités douces, plus de 2 200 m2 seront dédiés aux piétons et cyclistes – notamment au travers de l’aménagement d’un square intérieur conçu comme une place de village. « De par sa position géographique, cet écoquartier sera connecté à une foison de mobilités : deux stations de vélos V’lille, le tramway, la ligne 2 du métro et bien sûr les gares Lille Europe et Lille Flandres », cite Philippe Clément. Enfin, pour ne pas consommer davantage de foncier, toutes les places de parking réservées aux voitures seront systématiquement aménagées dans les sous-sols des immeubles.
S’il n’est pas encore possible de mesurer la qualité de vie des futurs résidents de Lille Metropolitan Square – l’opération doit être totalement livrée d’ici 2030 –, le directeur territorial Hauts-de-France de VINCI Immobilier met en exergue les vues depuis les logements et bureaux. « Les habitants comme les utilisateurs de cet écoquartier lillois bénéficieront de belles perspectives sur les quartiers adjacents, notamment le Jardin des Géants, et d’un accès immédiat à la lumière naturelle. » Sans oublier les commerces et services en pied d’immeubles – « lesquels seront de véritables vecteurs de proximité pour les résidents », dixit Agnès Joliot.