[VIDÉO] Troyes parachève la reconquête de son entrée de ville face à la gare SNCF

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VINCI Immobilier intervient sur l’entrée de ville de Troyes en développant, à la place de la friche du Grand Hôtel des résidences étudiants Student Factory et seniors Ovelia, un hôtel Okko 4*, un local vélos et 500 m² de commerces et services de proximité (©5-CINQ Architecture/ASK)

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Les Troyens retrouvent le parvis de la gare animé comme ils l’ont toujours connu, plus de 10 ans après la désaffection du Grand Hôtel qui avait été exploité pendant près de 90 ans. Une reconquête de l’entrée de la ville à l’image de la requalification globale de Troyes et de Troyes Champagne Métropole ces deux dernières décennies.

À Troyes, on en parle encore : le parvis de la gare fut le haut lieu de l’animation de la ville. Génération après génération, les habitants se retrouvaient pour déjeuner au restaurant du Grand Hôtel ou se croisaient le soir au Caveau, la boîte de nuit locale. En 2009, tout s’arrête.

Face à l’insalubrité du bâtiment et la non-exécution des travaux par son propriétaire, la Ville est contrainte de faire fermer l’immeuble. Pendant plus de dix ans, en arrivant aux abords de la gare SNCF, on ne trouve plus de commerce de proximité. Seul l’édifice à l’abandon subsiste, tel « une verrue à l’abandon » raconte Valéry Denis, Adjoint du maire chargé de l’urbanisme. La Ville finit par lancer une déclaration d’utilité publique en 2019 pour contraindre le propriétaire à céder son bien et apporter la touche finale au renouveau du quartier.

Une reconquête de l’entrée de ville en ligne avec la politique urbaine de Troyes

Alors que les vingt dernières années ont été consacrées à la requalification du centre-ville de Troyes, le décalage s’est progressivement creusé entre l’état du cœur historique et celui de l’entrée de la ville. « Le quartier de la gare n’était pas à la hauteur du standing de la ville. En dehors du fait qu’une requalification globale était nécessaire, nous voulions également créer un pôle de mobilités pour répondre aux besoins des habitants », explique Valéry Denis.

Un budget public de 17 millions d’euros est ainsi investi dès 2017 pour revaloriser le secteur de la gare et y aménager un pôle multimodal. Un projet structurant pour la ville et à l’échelle de l’agglomération, avec une gare routière, un parking voitures avec un service de charge électrique, des services de location et stationnements vélos. « Il ne manquait qu’un projet pour remplacer le Grand Hôtel tombé en désuétude » ajoute-t-il.


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Recréer de la vie dans le quartier de la gare 

Autour de l’immeuble désaffecté, tout le quartier se transforme et renaît progressivement : la gare SNCF est rénovée, un immeuble de bureaux est construit aux abords de la nouvelle gare routière, et les espaces publics sont aménagés avec une promenade plantée qui mène au parvis. En 2019, VINCI Immobilier propose de remettre de l’activité à la place de la friche du Grand Hôtel avec des résidences étudiants Student Factory et seniors Ovelia, un hôtel 4* Okko de 106 chambres, un local vélos et 500 m² de commerces et services de proximité. La Caisse d’Épargne Grand Est Europe (IMMEPAR), partenaire de VINCI Immobilier, accompagne cette réalisation sur le volet des résidences et des commerces. Le projet tant attendu est dans la lignée des aménagements déjà réalisés par la ville et répond aux besoins locaux. Près de 12 000 étudiants sont en effet présents dans l’agglomération. Fin 2022, une antenne de l’École Supérieure des Travaux Publics a ouvert à Troyes, amenant de nouveaux étudiants dans la ville. La résidence Student Factory du projet de VINCI Immobilier a été livrée en 2023. « Le projet de la ville de Troyes pour redessiner le quartier de la gare est très qualitatif, souligne Éric Lapierre, directeur général de Student Factory. C’est un très bel emplacement, situé à moins de 20 minutes en transports en commun des principaux lieux d’études de l’agglomération. »

Les seniors sont aussi une cible dans la région : « Sur cette parcelle au pied de la gare, nous avions l’opportunité de créer une résidence très bien reliée au centre-ville et aux villes alentours, explique Pierre Hugon, directeur de programme chez VINCI Immobilier. On ne pouvait pas rêver mieux pour les personnes âgées : une localisation très centrale et des abords vivants avec un parvis aménagé et des commerces ». La résidence gérée Ovelia comporte 109 logements, un salon de coiffure et d’esthétique, ainsi qu’un restaurant, une salle d’activités, une salle de sport et une piscine chauffée.

Pour la ville, la prochaine étape sera de requalifier la rue du Général de Gaulle, l’axe le plus direct entre l’entrée de ville et le cœur historique. « Cette rue n’est plus empruntée par les Troyens pour se rendre à la gare depuis le centre-ville. Il faut revaloriser l’espace public et assurer plus de continuité entre les deux quartiers. Nous avons déjà consulté les habitants et les premiers travaux de réseaux ont débuté en septembre 2023 », dévoile Valéry Denis.

Un chantier express et exemplaire 

Si la situation centrale du site est idéale pour les usagers, elle l’était moins pour la mise en place du chantier : en face de la gare ferroviaire et routière, le nœud de flux était complexe. D’après Pierre Hugon, même si « les lieux sont restés désaffectés pendant plus de dix ans, tout s’est déroulé très vite dès que le permis de construire a été validé. La mairie a été très réactive ». Les services de la ville et le promoteur ont travaillé en bonne intelligence pour aménager temporairement la circulation et faciliter ainsi les allers-retours du chantier. Pour réduire le temps de travaux à 17 mois et s’assurer de ne pas retarder les délais annoncés, le chantier a été organisé en « double poste » : les équipes travaillent par roulement, de 7h00 à 21h00 tous les jours. « On ne pouvait pas se permettre de prendre du retard car les étudiants devaient emménager avant leur rentrée universitaire en septembre 2023 ! »

Au vu de l’état des bâtiments qui n’étaient plus aux normes et contenaient 70 tonnes d’amiante, la démolition s’imposait pour VINCI Immobilier. A la visite des lieux, surprise : tout était encore en place : le linge de lit, le mobilier, la vaisselle… « Comme si le temps s’était suspendu depuis le départ de l’ancien propriétaire » témoigne Pierre Hugon. Au total, 50 tonnes de mobilier et 10 000 tonnes de gravats seront extraits du chantier. Une partie des objets a été donnée à des associations ou bien recyclée. 90 % des matériaux seront recyclés ou réemployés dans d’autres projets ou filières. Un volume très conséquent sur une opération de cette taille.